Michel Joubert … un géant de l’architecture

Rares sont les architectes ayant dessiné autant de bateaux qu’ils soient de course, de croisière, de grand voyage… monocoques et multicoques. En près de quarante ans, Michel Joubert et son fidèle complice Bernard Nivelt, avec qui il avait ouvert une agence à La Rochelle en 1974, ont produit un nombre considérable de voiliers – on parle de 20 000 bateaux naviguant !

 

 

Michel Joubert, ancien mécanicien dans la marine marchande, avait un coup de crayon exceptionnel, héritage probable de son père, connu pour avoir longtemps illustré les bandes dessinées de Bob Morane.

Si Bernard se concentrait plus sur les calculs, Michel soignait les lignes d’eau. Une rapide « short list » des voiliers à succès tel un inventaire à la Prévert se passe de commentaires : Surprise (et tous les bateaux du chantier Archambault), Gin Fizz, Sélection, Attalia, Poker, Gib’Sea 30 à 37, Damien, Marguerite, Tofinou, Maldives, Neel 45, Fleur Australe… mais aussi Louisiane (et la majorité des catas Fountaine Pajot), les célèbres half-tonners à la grande époque de l’IOR, de Subversionà Ar Bigouden, champion du monde en 1980… ou le sublime Diva, one-tonner vainqueur au classement individuel de l’Admiral’s Cup !

 

Le Surprise, construit à plus de 1 800 exemplaires, est indéniablement le voilier le plus produit de toute la carrière de Michel Joubert, monotype dessiné avec Bernard Nivelt. Un bateau qui fête ses quarante ans cette année. | PHOTO @ DR/CLUB NAUTIQUE DE PALAVAS

Outre le talent de Joubert, on retiendra son éclectisme. Capable de concevoir des voiliers d’exploration en acier comme des catamarans de course océanique en carbone, des 60 pieds IMOCA aussi bien que des voiliers traditionnels ou des monotypes, ce jouisseur n’ayant pas sa langue dans sa poche adorait la vie, les voitures de collection et affectionnait de voyager dans des contrées reculées à bord de ses bateaux conçus comme une «Jeep». On a tous navigué une fois au moins dans notre vie sur un plan Joubert…

Voiles et Voiliers